J’ai fait un documentaire sur ma grand-mère espagnole

Chaque année, ma grand-mère andalouse prépare une crèche. Ce n’est pas une crèche comme les autres. A côté du petit Jesus, on trouve un parc d’attractions…

Ma grand-mère — aka. l’abuela — est une figure centrale du côté espagnol de ma famille. Ses longs ongles rouges, sa forte personnalité et son sens de la mode lui donneraient une place naturelle dans n’importe quel film de Pedro Almodovar.

Il y a beaucoup de choses à raconter sur elle. Mais j’ai choisi de me concentrer sur la construction de la crèche. Dès mon enfance, et encore à l’âge adulte, cette création indescriptible m’a toujours fasciné.

Et puis, il y a aussi sa collection de crèches. Plus de 150 scènes de la nativité issues de pays aussi variés que le Mexique, l’Egypte ou la Russie, se succèdent dans de nombreuses armoires.

Une construction laborieuse et hilarante

Décembre 2021, je pars donc en Espagne pour filmer les quatre jours de méticuleuse installation de la crèche de Noel. C’était la première fois que je la voyais installer ses figurines. Et c’était aussi la première fois que je passais autant de temps avec elle.

Les images que j’ai prises m’ont fait rire aux larmes. Il est arrivé que ma grand-mère cherche pendant plus d’une heure, parmi d’inombrables cartons, une petite figurine indispensable, selon elle, pour avancer dans la construction. C’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin.

Il y a eu des moments plus sérieux et émouvants aussi. Car la construction de la crèche lui fait penser aux êtres chers qui ne sont plus de ce monde.

L’utilisation d’un objectif macro et un minirail

Je voulais que le film soit le plus immersif possible. Pour ce faire, j’ai utilisé l’objectif macro le plus compact du marché, Laowa 24mm Macro Probe, pour filmer les figurines le plus près possible. J’ai également utilisé un rail électrique miniature, qui m’a permis de faire des mouvement très fluides en passant entre des figurines. Je pense que ce film vous fera découvrir les crèches comme vous ne les avez jamais vues.

En route pour les festivals

Après une année de travail, le film est à bout touchant. C’est un court métrage de 16 minutes, mélangeant humour et tristesse, documentaire et fiction. Le mixage sonore, la colorimétrie et l’habillage sont maintenant entre les mains d’experts qui donne la touche finale au film.

Actuellement, je prépare les candidatures pour les festivals. C’est une expérience nouvelle, intéressante et un peu fastidieuse. Mais elle me semble aussi excitante, car elle permet de concrétiser le moment où je pourrai montrer ce film au grand public.

Ah! J’oubliais, le film s’appelle Belén Story.