De l’art d’être son propre employé

Ça sonne bien de dire qu’on est son propre patron. Mais je pense que cette idée a ses limites. Je vous raconte pourquoi je préfère me voir comme mon propre employé

En tant qu’independant, je suis tenté de me vanter d’être mon propre patron. Personne au-dessus pour nous dire quoi faire. En gros, c’est la liberté.

Je peux commencer à travailler quand je veux. Je peux prendre congé quand j’ai envie. Je peux manger au resto à midi, je vais mettre en notes de frais…

Si cette idée peu flatter l’ego, je pense qu’elle est contreproductive. Car être à son compte, ça ne veut pas dire qu’on peut faire ce qu’on veut. Il faut au contraire avoir beaucoup de discipline pour effectuer toutes les tâches ingrates sans que personne ne soit là pour nous le rappeler.

C’est la raison pour laquelle j’aime cultiver l’idée que je suis mon propre employé.

L’employé est ponctuel

C’est très tentant, lorsque l’on est à son compte et que la deadline du client semble loin, de vouloir se réveiller un peu plus tard. Ou de vouloir prolonger sa pause de midi. Ou de partir un peu plus tôt. C’est en partie pour cette liberté que je me suis mis à mon compte. Mais en fait je trouve dommage d’être plus laxiste avec mon propre temps, qu’avec celui d’un employeur. C’est pour ça que j’aime me fixer des horaires de bureau et tenter de m’y tenir. Dans mon cas, c’est 9h00-12h00 et 13h30-17h00 pour ce qui est montage, pré-production et admin. Et si il y a une journée de tournage, c’est des journées plus longues.

L’employé rempli ses tâches

Je me suis fixé certaines tâches. Par exemple, publier un blog tous les mois! Que se passe-t-il si je ne le fait pas ? Absolument rien. Et c’est ça le problème, car pour survivre avec mon entreprise, il faut que des choses se passent et qu’on entendent parler de mon activité. Quand j’étais au Temps, si j’avais une série mensuelle à réaliser, ça ne m’aurait traversé l’esprit de dire au patron: «aller, on la publie pas ce mois ci, j’ai pas la motivation». J’essaye de penser pareil avec moi-même et ne pas trop écouter ma (de)motivation. Je préfère être dans l’optique d’executer une tâche qui m’a été assignée.

L’employé ne questionne pas constamment le patron

Si mon patron me donne une tâche, je ne vais pas revenir vers lui toutes les 5 minutes pour lui redemmander si c’est une bonne idée de faire cette tâche. Une fois que la décision a été prise, on y va jusqu’au bout et on se donne à fond. Parfois, je remarque que je peux mettre ne doute mes propres décisions alors que je n’ai pas encore terminé la tâche. Par exemple, écrire un blog.

Vous l’aurez compris, je n’avais pas beaucoup de motivation aujourd’hui d’écrire un blog sur «comment être son propre employé». Mais je l’ai fait quand même! Parce que je suis un employé très obéissant. Et si le patron (moi) a dit d’écrire un blog, parce que c’est important d’exister sur le web, alors on le fait.